vendredi 25 mai 2012

A coeur vaillant rien d'impossible

 Images et vidéo de présentation du prochain volume de l'intégrale Prince Valiant sont disponibles sur le site de Fantagraphics.
  Ce cinquième volume couvrira la période 1945-1946 et le rendu s'avère tout aussi magnifique que les précédents. On peut raisonnablement penser que Hal Foster en serait très satisfait.







Sans aucun doute l'une des plus belles collections actuelles de reprints !





lundi 14 mai 2012

Frisco en mode MAD

Depuis le 21 avril dernier le Cartoon Art Museum de San Francisco accueille en ses murs l'exposition What, Me Worry? 60 Years of Mad célébrant les 60 ans du magazine le plus fou de l'histoire des magazines.

L'idée de génie de Harvey Kurztman et William Gaines (patron de E.C. Comics), a profondément marqué le domaine de la satire et de la parodie depuis 1952, tout d'abord sous la forme d'un comic-book pendant 23 numéros puis en magazine.

L'expo présente une sélection d'originaux (strips, illustrations, couvertures) parmi un panel d'artistes à faire saliver : Will Elder, Jack Davis, Mort Drucker, Don Martin, Wally Wood ou Sergio Aragonés...n'en jetez plus !


 Vous avez jusqu'au 16 septembre pour vous explosez les mirettes.




D'autres photos sont disponibles sur la page facebook du Cartoon Art Museum

samedi 12 mai 2012

Rira bien qui rira le dernier

 Bien que cette nouvelle ne soit pas encore officialisée par l'éditeur, les Idées Noires de Franquin sont en passe de faire l'objet d'une publication Outre-Atlantique grâce aux décidément surprenants maîtres-d’œuvre de Fantagraphics Books.

 Kim Thompson, co-fondateur avec Gary Groth de la meilleure maison d'édition de bandes dessinées au monde (si ! si !) et déjà responsable de la publication l'an dernier de deux aventures de Gil Jourdan (Maurice Tillieux) et de Sibylline (Raymond Macherot) en langue américaine, a décidé de remettre le couvert à la table franco-belge en s'attaquant au Magnus Opus du maître. La couverture présentée ici et l'intitulé de l'ouvrage sont très certainement provisoires, la publication n'étant prévue que pour avril 2013.


 On espère de tout cœur que la traduction (déjà de qualité sur les albums cités ci-dessus) sera à la hauteur surtout en ce qui concerne la subtilité des dialogues ainsi que les savoureux calembours servant d'intitulés aux planches tout droit sortis de l'imagination d'Yvan Delporte, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Spirou dans les années 60 et collaborateur fréquent de Franquin.

 Tout cela pour dire qu'un tel événement ajoute au prestige d'un éditeur qui n'a de cesse de proposer un choix toujours plus surprenant d'auteurs et d’œuvres, dans un souci de préservation du patrimoine ou de promotion de nouveaux talents sous la forme d'objets à la facture éblouissante. Vivement !



vendredi 11 mai 2012

Un routard pour le Disque-Monde

Le site Discworld Fanatics, dédié au célèbre univers du Disque-Monde de Terry Pratchett, propose une mise à jour en plusieurs langues d'un guide de lecture autant pour néophytes en proie à l'incertitude que pour experts acharnés :



 Le graphique est également disponible via l'excellent Vade-Mecum, site francophone consacré à Pratchett et son œuvre

Bon courage !


mardi 8 mai 2012

Dans l'abîme du temps avec Lovecraft

 Une sympathique adaptation anglaise par The Lone Animator d'un des meilleurs textes de Lovecraft, The Shadow Out of Time. Un court-métrage mêlant prises de vue réelles, animations et effets spéciaux :


 Relativement bien faite et fidèle au texte original, à l'exception du twist final un peu "spoilé" par la narration bien avant la fin du court, ce qui est assez regrettable vu le caractère unique du texte dans le corpus lovecraftien...

Pour l'amour du feu

  Le plus grand illustrateur du XXe siècle aura eu de son vivant le privilège de se voir célébré par ses pairs avec ce Painting with Fire foisonnant de dessins, de peintures et autant d'anecdotes savoureuses. Disponible uniquement en DVD zone 1 avec ou sans le sympathique film d'animation Fire and Ice (Tygra : la Glace et le Feu chez nous), ce documentaire joue la carte de la transparence et manifeste un amour sincère pour son sujet.

  
Comment ne pas fondre devant la force vive incarnée par Frank Frazetta, rêver à sa place dans l'univers du comic book d'aventures et d'humour qui va le révéler avec ses amis Roy Krenkel, Al Williamson, Wally Wood ou se perdre dans son univers peint au magnétisme inégalé (et très certainement inégalable) ?

  Composé de témoignages de Frazetta lui-même, de sa famille et de ses amis et collègues (Al Williamson, Angelo Torres, Berni Wrigthson, Mark Schultz etc.) ou encore du réalisateur Ralph Bakshi (Fire and Ice), Painting with Fire se regarde avec un plaisir sans fin, suivant chronologiquement la carrière et la vie de l'artiste, offrant des aperçus plus que jouissifs de son rapport à l'art et à l'univers fantastique.


Sea-Witch, 1967


 On reprochera cependant au réalisateur des choix d'éclairages assez étranges, très sombres, ou des angles de caméra tout aussi bizarres (notamment lors des séquences au musée Frazetta, situé dans la propriété de l'artiste) qui encombrent parfois la visibilité des images si rares qui nous sont offertes. De même l'accompagnement musical est assez pauvre, donnant par moment l'impression de visionner un documentaire "cheap" sur une quelconque chaîne de télévision.

Swamp Demon, 1972

 Il reste que ce rare témoignage sur un artiste du XXème siècle qui aura su réconcilier à certains égards culture populaire et "fine arts" (comme si c'était par ailleurs une question d'importance...) se regarde avec grand plaisir et achève de confirmer la vitalité et le caractère unique et iconique de l’œuvre de Frank Frazetta.


jeudi 3 mai 2012

Les masques de Steve Ditko

 L'un des derniers grands du Golden Age de la BD américaine encore en vie, Steve Ditko, est ce que l'on pourra appeler un singulier personnage. Reclus, refusant toute interview ou collaboration à quelque célébration de son œuvre qui d'aventures se manifesteraient (le présent ouvrage, les rééditions Fantagraphics de son travail pré-super-héros etc.), le bonhomme est pourtant l'un des derniers témoins de cette époque fondatrice de la bande dessinée américaine.

 Dès ses débuts Ditko révèle une tendance à chercher à exprimer de manière concentrée un panel d'émotions et de sensations au-delà de la case, voire de la planche, multipliant les tentatives graphiques, les "mises en pages" non orthodoxes après avoir effectué une grande partie de ses armes auprès de Mort Meskin, alors associé au studio de Joe Simon et Jack Kirby. Mais à l'inverse de ce dernier qui n'hésitait pas à redistribuer l'espace de façons parfois excessive (mais avec quelle maîtrise faut-il le rappeler !), Ditko la joue plus subtile au point que c'est surtout dans ses œuvres plus underground et son versant résolument objectiviste (selon les théories esthétiques et philosophiques développées par Ayn Rand) que l'on mesurera cette approche si unique.*



 L'ouvrage de Tristan Lapoussière est la première véritable monographie de langue française sur Ditko couvrant tout son spectre artistique et les quelques pans de sa vie que l'on a pu dévoiler au cours de sa carrière en dépit de la réticence de l'homme à s'exposer ne serait-ce que dans des limites raisonnables.
 Précis et documenté à l'envie, cet ouvrage ajoute encore un peu plus de lustre à cette excellente collection qu'est La Bibliothèque des Miroirs (ont précédé entre autres dans l'exercice Steranko, Kirby et Miller). Une iconographie soignées et fort à propos illustre les thèmes et les arguments d'analyses présentés dans le cœur de l'ouvrage de la manière la plus claire et agréable qu'il soit. Que cela soit chez Charlton, Prize Group ou Harvey Comics puis chez Marvel, DC ou Warren, Ditko a accouché d'un corpus graphique parmi les plus étendus (il est à ce jour toujours publié et actif !) et la présente monographie n'omet rien des projets et réalisations de l'artiste, tant dans ses succès (la création de Spider-Man, Docteur Strange) que dans ses échecs (où du moins ses travaux de commandes de moindre qualité destinés à "financer" ses travaux underground) .

 En bref, un livre à ne pas rater si vous cherchez à vous nourrir toujours plus d'histoire (éclairée) de la BD et il faut une fois de plus saluer la sagacité et le sérieux avec lesquels l'éditeur Les Moutons Electriques s'affaire à parcourir les domaines de la culture populaire et des genres qui nous sont chers.

*Bien que Doctor Strange entre autres aura sacrément préparé le terrain à ce sujet !

mardi 1 mai 2012

Au-delà des étoiles avec Wally


 Publié en janvier dernier par Vanguard Productions, Strange World of Science-Fiction est une aubaine pour les admirateurs du grand Wally Wood. Regroupant par ordre chronologique de publication une bonne vingtaine d'histoires précédant la période "E.C." du dessinateur, ce recueil permet d'évaluer l'incroyable rapidité avec laquelle le style Wood a su se préciser et surtout s'améliorer jusqu'à devenir un des références graphiques les plus marquantes du XXème siècle. C'est le cas dès "Winged Death on Venus" (Amazing Adventures #1, 1950) qui révèle en grande partie des caractéristiques que l'on retrouvera avec un bonheur non dissimulé dans Weird Science ou Weird Fantasy : une composition serrée qui fait la part belle aux personnages sans pour autant omettre les décors, un humour décalé à la limite de l'absurde et parfois cynique et surtout un dynamisme proprement jubilatoire.

 On retrouve ainsi nombre de séries tirées de fascicules de la fin du "Golden Age" des comic-books (pour l'essentiel des histoires publiées chez Avon Publishing), de Captain Science à Kenton of the Star Patrol ou encore Space Detective. Nous avons même droit à un excellent "Death in Deep Space" dessiné par un autre maître, Al Williamson, et que l'on devine encré par Wood mais aucune précision n'est apportée...*


 Côté qualité d'impression, si le papier mat est définitivement ce qui convient le mieux pour ces bandes, on peut trouver à redire sur la qualité de reproduction concernant certaines histoires bien que l'éditeur dans l'introduction au volume précise que la majorité des bandes proposées le sont avec leurs couleurs d'origines et les défauts qui vont avec. La différence de qualité entre des histoires publiées dans une même année est également source d'interrogation, même si au final cela n'a rien de particulièrement surprenant dès lors que l'on se penche sur cette période de la BD américaine.

 Les points négatifs : des reproductions en noir et blanc de planches tirées de Weird Science ou Weird Fantasy marquent des pauses entre chaque histoire, comme pour rappeler le niveau que Wood va atteindre peu après. Si l'on ne peut que rester admiratif devant ces planches mythiques, l'intérêt d'un point de vue ''maquette'' est assez limité voire troublant pour la lecture. De même, le plaisir de profiter de quelques strips de Sky Masters of the Space Force, dessiné pour la presse en 1958 (alors que le recueil se veut un aperçu significatif de l’œuvre de Wood pré-E.C.) par Jack Kirby et encrés par Wood est entaché par une nouvelle colorisation d'un goût douteux. Autant de points surprenants de la part d'un éditeur qui est également responsable (excusez du peu!) du Wallace Wood Estate.

 Mais ne boudons pas notre plaisir, l'impeccable reproduction de covers des magazines d'où sont tirées ces histoires apportent enfin un bonus fort plaisant à ce recueil somme toute agréable dont la force principale est de regrouper autant de pépites en une seule fois. Ajoutons enfin que la couverture du présent volume est un montage de dessins de Wood orchestré et colorié par Jim Steranko.


*Pour info Williamson est également crédité à l'encrage sur cette histoire tirée du n°4 de Jet (Magazine Entreprises, 1951) sur plusieurs comics data base sur le net. Une explication aurait été la bienvenue...