mercredi 3 octobre 2012

Gaffe à l'expo !


Une nouvelle exposition autour de l’œuvre du maître sera mise en place dès le 28 novembre prochain au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris (vernissage le 27). Mise en scène par Frédéric Jannin et Isabelle Franquin, l'exposition, présentée en mai et juin dernier au festival Etonnants Voyageurs de Saint-Malo, propose plus d'une centaine de dessins, esquisses et autres planches par celui à côté duquel Hergé se trouvait "piètre dessinateur"*.

L'univers poétique de Franquin recouvre les nombreuses préoccupations d'un observateur de l'humanité souvent révolté, parfois amusé et définitivement virtuose du crayon et  sera ainsi célébré jusqu'au 24 février 2013. Entrée libre.

*propos recueilli par Numa Sadoul dans son fameux Tintin et moi. Entretiens avec Hergé (Casterman, 1975)

mardi 2 octobre 2012

New Noise Mag #12



En kiosque, avec comme d'habitude un tas d'articles, interviews et chroniques. Votre serviteur y figure avec les chroniques du premier volume Flash Gordon chez Titan Books ainsi que le dernier Parker par Darwyn Cooke chez IDW.

dimanche 19 août 2012

Le Diable par la queue

2012 est définitivement l'année de The Devils : après le décès en novembre dernier de son réalisateur, Ken Russell, le film a finalement eu les honneurs d'une impeccable édition DVD supervisée par le British Film Institute (article à venir en ces lieux), la défection de la Warner sur ce projet ayant au préalable quasiment tué dans l’œuf tout espoir chez les amateurs du film (dont votre serviteur, au cas où cela n'était pas assez explicite !). En octobre prochain sortira Raising Hell: Ken Russell and the Unmaking of The Devils, une chronique par le journaliste Canadien Richard Crouse  de la genèse, du tournage et de la bataille contre la censure du studio et de l'establishment d'un des films les plus troublants et fascinants du cinéma britannique.

Regorgeant d'informations rares, d'entretiens avec l'équipe, le réalisateur et les acteurs l'ouvrage se veut une réponse à la question associée depuis 40 ans au film : "Comment le film d'un des plus grands réalisateurs au monde a pu se retrouver censuré, remonté et méprisé par la compagnie qui en possède les droits ?". Tout un programme qui devrait lever le voile sur nombres de mystères qui entourent le chef-d’œuvre de Ken Russell, car malgré l'affabilité de ce dernier lors des dernières années de sa vie les arcanes de la production demeuraient encore à explorer.

Les pré commandes sont d'ores et déjà ouvertes sur Amazon et Richard Crouse a tout récemment créé un twitter concernant le projet et le film en général.



jeudi 2 août 2012

All that Jaz

Le groupe Britannique Killing Joke viens de publier sur sa page facebook une annonce plutôt embarrassante : suite à des déclarations de son excentrique de chanteur, Jaz Coleman, au sujet des groupes qui devaient partager l'affiche avec eux sur la suite de leur tournée actuelle (The Cult et The Mission), les membres de Killing Joke sont sans nouvelles de Coleman. On ne sait s'il faut s'en amuser (est-ce vraiment surprenant de la part de Coleman ?) ou se poser de sérieuses questions sur l'avenir du groupe revenu au devant de la scène au milieu des années 90.

Ci-dessous le communiqué publié :

Official Statement

A statement was posted on Facebook, reputedly by our singer, maligning both The Cult and The Mission and pulling us out of the shows.

He is now AWOL and has not contacted any of his band mates.

We are deeply embarrassed by this and offer our sincere apologies to all involved.


We are all concerned about our missing singer's welfare.

Killing Joke made a collective decision to play with The Cult and The Mission in September.


It was agreed by all of the band that we would do these shows. Indeed, we thought that they were something to look forward to, even though they were downsized.


We would still like to honour our commitment to this tour, the other bands, and all the Gatherers and people
who have already bought tickets and made travel arrangements.

If this proves not possible, Killing Joke will make alternative arrangements to compensate for the trouble caused.

Meanwhile we are doing everything we can to make this tour happen and locate our missing singer.

KILLING JOKE
Maintenant vous pouvez commencer à brûler des cierges, à invoquer les esprits ou reprendre de ce succulent gratin de nouilles..


Hommage à Clark Ashton Smith

Initié très récemment, un blog/podcast en langue anglaise entièrement dédié à l’œuvre et la vie du poète Californien Clark Ashton Smith (1893-1961), très grand auteur du fantastique et de la fantasy. Grand ami de Lovecraft, Smith est hélas encore trop peu reconnu malgré son importance capitale concernant la mutation de ces genres littéraires au cours de la première moitié du XXème siècle.



samedi 28 juillet 2012

New Noise Mag n°11 en kiosque !


Couvertures au choix et des heures de lectures en perspective, notamment les chroniques du volume 3 des Archives Ditko chez Fantagraphics ainsi que les volumes Crime SuspenStories et Tales from the Crypt chez Akileos  par votre serviteur. Vous pouvez également le commander sur le site du magazine. Enjoy !




Iron Olympics

Come on you Irons !

lundi 4 juin 2012

Chronique d'un naufrage

 Annoncé comme le retour de Ridley Scott à la science-fiction (jusque-là c'est vrai), doublé d'une aura de mystère concernant son rattachement à la saga Alien (ce qui est déjà plus sujet à débat) et finalement encensé comme une œuvre phare du genre au sujet universel et au rendu exceptionnel (on se demande quelles références on les journalistes, et surtout s'ils les ont bien comprises...), Prometheus n'est même pas, selon un oxymore parfois utilisé, "un chef-d'oeuvre raté" : non, Prometheus est un échec total en ce qui concerne le traitement de son histoire, son montage contraire à toute fluidité narrative et son interprétation incroyablement plate voire inexistante.

 Le comble ! Le maître-d'oeuvre de Alien et Blade Runner, deux films dont la genèse, la préparation et l'exploitation (en ce qui concerne le second) ont été mises à rude épreuve se complaît à présenter un film à la facture visuelle certes de qualité (design de Giger, photo de Dariusz Wolski) mais qui ne masque en rien la pauvreté de son déroulement et de sa substance. Si l'idée de la découverte d'une origine extra-terrestre de l'humanité est en soi un postulat plus que réjouissant au regard du genre S.F., les choix narratifs discutables des scénaristes et la mise en scène bancale du réalisateur court-circuitent toute empathie pour le sujet. Pire, le casting d'une incroyable inanité (on fera exception du personnage de Michael Fassbender dont la prestation s'avère dans l'ensemble réussie) achève toute sensation de suspension of disbelief nécessaire à l'immersion totale.

Et que dire de ces séquences toutes plus téléphonées les unes que les autres (la scène de l'auto-avortement, inutile et cheap,  si ce n'est pour "servir" un twist final tout aussi  tiré par les cheveux), de ces ellipses constantes (quid de la tentative d'insémination avec l'adn de l'"alien" ? Une manipulation de la Weyland Corp ? Même pas !...) ou de ces concessions aux gimmick dignes d'un slasher Z ? ("Bon nous on en a marre on s'en va par là ! Ah ouais mais ça craint par là...! Ouais...mais non..."). Inutile d'énumérer les séquences, la majorité n'étant qu'amorces de sous-intrigues ne menant finalement nulle part.

Bref, Ridley Scott embourbe son sujet dans un imbroglio narratif digne d'une production direct-to-video, cumule les poncifs, néglige ses personnages et rate même le raccord à une "mythologie" qu'il a défini il y a plus de 30 ans. En gros, vous pouvez économiser vos sous, la révélation S.F. du XXIe siècle n'est pas pour aujourd'hui...

vendredi 25 mai 2012

A coeur vaillant rien d'impossible

 Images et vidéo de présentation du prochain volume de l'intégrale Prince Valiant sont disponibles sur le site de Fantagraphics.
  Ce cinquième volume couvrira la période 1945-1946 et le rendu s'avère tout aussi magnifique que les précédents. On peut raisonnablement penser que Hal Foster en serait très satisfait.







Sans aucun doute l'une des plus belles collections actuelles de reprints !





lundi 14 mai 2012

Frisco en mode MAD

Depuis le 21 avril dernier le Cartoon Art Museum de San Francisco accueille en ses murs l'exposition What, Me Worry? 60 Years of Mad célébrant les 60 ans du magazine le plus fou de l'histoire des magazines.

L'idée de génie de Harvey Kurztman et William Gaines (patron de E.C. Comics), a profondément marqué le domaine de la satire et de la parodie depuis 1952, tout d'abord sous la forme d'un comic-book pendant 23 numéros puis en magazine.

L'expo présente une sélection d'originaux (strips, illustrations, couvertures) parmi un panel d'artistes à faire saliver : Will Elder, Jack Davis, Mort Drucker, Don Martin, Wally Wood ou Sergio Aragonés...n'en jetez plus !


 Vous avez jusqu'au 16 septembre pour vous explosez les mirettes.




D'autres photos sont disponibles sur la page facebook du Cartoon Art Museum

samedi 12 mai 2012

Rira bien qui rira le dernier

 Bien que cette nouvelle ne soit pas encore officialisée par l'éditeur, les Idées Noires de Franquin sont en passe de faire l'objet d'une publication Outre-Atlantique grâce aux décidément surprenants maîtres-d’œuvre de Fantagraphics Books.

 Kim Thompson, co-fondateur avec Gary Groth de la meilleure maison d'édition de bandes dessinées au monde (si ! si !) et déjà responsable de la publication l'an dernier de deux aventures de Gil Jourdan (Maurice Tillieux) et de Sibylline (Raymond Macherot) en langue américaine, a décidé de remettre le couvert à la table franco-belge en s'attaquant au Magnus Opus du maître. La couverture présentée ici et l'intitulé de l'ouvrage sont très certainement provisoires, la publication n'étant prévue que pour avril 2013.


 On espère de tout cœur que la traduction (déjà de qualité sur les albums cités ci-dessus) sera à la hauteur surtout en ce qui concerne la subtilité des dialogues ainsi que les savoureux calembours servant d'intitulés aux planches tout droit sortis de l'imagination d'Yvan Delporte, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Spirou dans les années 60 et collaborateur fréquent de Franquin.

 Tout cela pour dire qu'un tel événement ajoute au prestige d'un éditeur qui n'a de cesse de proposer un choix toujours plus surprenant d'auteurs et d’œuvres, dans un souci de préservation du patrimoine ou de promotion de nouveaux talents sous la forme d'objets à la facture éblouissante. Vivement !



vendredi 11 mai 2012

Un routard pour le Disque-Monde

Le site Discworld Fanatics, dédié au célèbre univers du Disque-Monde de Terry Pratchett, propose une mise à jour en plusieurs langues d'un guide de lecture autant pour néophytes en proie à l'incertitude que pour experts acharnés :



 Le graphique est également disponible via l'excellent Vade-Mecum, site francophone consacré à Pratchett et son œuvre

Bon courage !


mardi 8 mai 2012

Dans l'abîme du temps avec Lovecraft

 Une sympathique adaptation anglaise par The Lone Animator d'un des meilleurs textes de Lovecraft, The Shadow Out of Time. Un court-métrage mêlant prises de vue réelles, animations et effets spéciaux :


 Relativement bien faite et fidèle au texte original, à l'exception du twist final un peu "spoilé" par la narration bien avant la fin du court, ce qui est assez regrettable vu le caractère unique du texte dans le corpus lovecraftien...

Pour l'amour du feu

  Le plus grand illustrateur du XXe siècle aura eu de son vivant le privilège de se voir célébré par ses pairs avec ce Painting with Fire foisonnant de dessins, de peintures et autant d'anecdotes savoureuses. Disponible uniquement en DVD zone 1 avec ou sans le sympathique film d'animation Fire and Ice (Tygra : la Glace et le Feu chez nous), ce documentaire joue la carte de la transparence et manifeste un amour sincère pour son sujet.

  
Comment ne pas fondre devant la force vive incarnée par Frank Frazetta, rêver à sa place dans l'univers du comic book d'aventures et d'humour qui va le révéler avec ses amis Roy Krenkel, Al Williamson, Wally Wood ou se perdre dans son univers peint au magnétisme inégalé (et très certainement inégalable) ?

  Composé de témoignages de Frazetta lui-même, de sa famille et de ses amis et collègues (Al Williamson, Angelo Torres, Berni Wrigthson, Mark Schultz etc.) ou encore du réalisateur Ralph Bakshi (Fire and Ice), Painting with Fire se regarde avec un plaisir sans fin, suivant chronologiquement la carrière et la vie de l'artiste, offrant des aperçus plus que jouissifs de son rapport à l'art et à l'univers fantastique.


Sea-Witch, 1967


 On reprochera cependant au réalisateur des choix d'éclairages assez étranges, très sombres, ou des angles de caméra tout aussi bizarres (notamment lors des séquences au musée Frazetta, situé dans la propriété de l'artiste) qui encombrent parfois la visibilité des images si rares qui nous sont offertes. De même l'accompagnement musical est assez pauvre, donnant par moment l'impression de visionner un documentaire "cheap" sur une quelconque chaîne de télévision.

Swamp Demon, 1972

 Il reste que ce rare témoignage sur un artiste du XXème siècle qui aura su réconcilier à certains égards culture populaire et "fine arts" (comme si c'était par ailleurs une question d'importance...) se regarde avec grand plaisir et achève de confirmer la vitalité et le caractère unique et iconique de l’œuvre de Frank Frazetta.


jeudi 3 mai 2012

Les masques de Steve Ditko

 L'un des derniers grands du Golden Age de la BD américaine encore en vie, Steve Ditko, est ce que l'on pourra appeler un singulier personnage. Reclus, refusant toute interview ou collaboration à quelque célébration de son œuvre qui d'aventures se manifesteraient (le présent ouvrage, les rééditions Fantagraphics de son travail pré-super-héros etc.), le bonhomme est pourtant l'un des derniers témoins de cette époque fondatrice de la bande dessinée américaine.

 Dès ses débuts Ditko révèle une tendance à chercher à exprimer de manière concentrée un panel d'émotions et de sensations au-delà de la case, voire de la planche, multipliant les tentatives graphiques, les "mises en pages" non orthodoxes après avoir effectué une grande partie de ses armes auprès de Mort Meskin, alors associé au studio de Joe Simon et Jack Kirby. Mais à l'inverse de ce dernier qui n'hésitait pas à redistribuer l'espace de façons parfois excessive (mais avec quelle maîtrise faut-il le rappeler !), Ditko la joue plus subtile au point que c'est surtout dans ses œuvres plus underground et son versant résolument objectiviste (selon les théories esthétiques et philosophiques développées par Ayn Rand) que l'on mesurera cette approche si unique.*



 L'ouvrage de Tristan Lapoussière est la première véritable monographie de langue française sur Ditko couvrant tout son spectre artistique et les quelques pans de sa vie que l'on a pu dévoiler au cours de sa carrière en dépit de la réticence de l'homme à s'exposer ne serait-ce que dans des limites raisonnables.
 Précis et documenté à l'envie, cet ouvrage ajoute encore un peu plus de lustre à cette excellente collection qu'est La Bibliothèque des Miroirs (ont précédé entre autres dans l'exercice Steranko, Kirby et Miller). Une iconographie soignées et fort à propos illustre les thèmes et les arguments d'analyses présentés dans le cœur de l'ouvrage de la manière la plus claire et agréable qu'il soit. Que cela soit chez Charlton, Prize Group ou Harvey Comics puis chez Marvel, DC ou Warren, Ditko a accouché d'un corpus graphique parmi les plus étendus (il est à ce jour toujours publié et actif !) et la présente monographie n'omet rien des projets et réalisations de l'artiste, tant dans ses succès (la création de Spider-Man, Docteur Strange) que dans ses échecs (où du moins ses travaux de commandes de moindre qualité destinés à "financer" ses travaux underground) .

 En bref, un livre à ne pas rater si vous cherchez à vous nourrir toujours plus d'histoire (éclairée) de la BD et il faut une fois de plus saluer la sagacité et le sérieux avec lesquels l'éditeur Les Moutons Electriques s'affaire à parcourir les domaines de la culture populaire et des genres qui nous sont chers.

*Bien que Doctor Strange entre autres aura sacrément préparé le terrain à ce sujet !

mardi 1 mai 2012

Au-delà des étoiles avec Wally


 Publié en janvier dernier par Vanguard Productions, Strange World of Science-Fiction est une aubaine pour les admirateurs du grand Wally Wood. Regroupant par ordre chronologique de publication une bonne vingtaine d'histoires précédant la période "E.C." du dessinateur, ce recueil permet d'évaluer l'incroyable rapidité avec laquelle le style Wood a su se préciser et surtout s'améliorer jusqu'à devenir un des références graphiques les plus marquantes du XXème siècle. C'est le cas dès "Winged Death on Venus" (Amazing Adventures #1, 1950) qui révèle en grande partie des caractéristiques que l'on retrouvera avec un bonheur non dissimulé dans Weird Science ou Weird Fantasy : une composition serrée qui fait la part belle aux personnages sans pour autant omettre les décors, un humour décalé à la limite de l'absurde et parfois cynique et surtout un dynamisme proprement jubilatoire.

 On retrouve ainsi nombre de séries tirées de fascicules de la fin du "Golden Age" des comic-books (pour l'essentiel des histoires publiées chez Avon Publishing), de Captain Science à Kenton of the Star Patrol ou encore Space Detective. Nous avons même droit à un excellent "Death in Deep Space" dessiné par un autre maître, Al Williamson, et que l'on devine encré par Wood mais aucune précision n'est apportée...*


 Côté qualité d'impression, si le papier mat est définitivement ce qui convient le mieux pour ces bandes, on peut trouver à redire sur la qualité de reproduction concernant certaines histoires bien que l'éditeur dans l'introduction au volume précise que la majorité des bandes proposées le sont avec leurs couleurs d'origines et les défauts qui vont avec. La différence de qualité entre des histoires publiées dans une même année est également source d'interrogation, même si au final cela n'a rien de particulièrement surprenant dès lors que l'on se penche sur cette période de la BD américaine.

 Les points négatifs : des reproductions en noir et blanc de planches tirées de Weird Science ou Weird Fantasy marquent des pauses entre chaque histoire, comme pour rappeler le niveau que Wood va atteindre peu après. Si l'on ne peut que rester admiratif devant ces planches mythiques, l'intérêt d'un point de vue ''maquette'' est assez limité voire troublant pour la lecture. De même, le plaisir de profiter de quelques strips de Sky Masters of the Space Force, dessiné pour la presse en 1958 (alors que le recueil se veut un aperçu significatif de l’œuvre de Wood pré-E.C.) par Jack Kirby et encrés par Wood est entaché par une nouvelle colorisation d'un goût douteux. Autant de points surprenants de la part d'un éditeur qui est également responsable (excusez du peu!) du Wallace Wood Estate.

 Mais ne boudons pas notre plaisir, l'impeccable reproduction de covers des magazines d'où sont tirées ces histoires apportent enfin un bonus fort plaisant à ce recueil somme toute agréable dont la force principale est de regrouper autant de pépites en une seule fois. Ajoutons enfin que la couverture du présent volume est un montage de dessins de Wood orchestré et colorié par Jim Steranko.


*Pour info Williamson est également crédité à l'encrage sur cette histoire tirée du n°4 de Jet (Magazine Entreprises, 1951) sur plusieurs comics data base sur le net. Une explication aurait été la bienvenue...

jeudi 26 avril 2012

E.C. toujours là !

L'incroyable nullité du jeu de mots servant ci-dessus d'intitulé ne doit pas vous retenir de surveiller attentivement les prochaines sorties Akiléos, et bien entendu plus particulièrement celles-ci :






Chaque volume reprend les 6 premiers numéros de chaque série dans l'ordre chronologique et en noir et blanc pour mieux apprécier la finesse, la justesse et l'extraordinaire vivacité des Harvey Kurtzman, Wally Wood, Jack Davis, et autres Johhny Craig !

Sortie prévue en mai 2012

vendredi 20 avril 2012

Franquin, encore !

  Un bien bel hommage que celui des Inrocks à André Franquin.
 En kiosque depuis peu, le hors-série aborde de façon exhaustive l'oeuvre du génial dessinateur Belge dont la poésie et l'humour uniques manquent terriblement à la bande dessinée Européenne.

 On peut le dire sans exagérer, la revue se veut documentée et richement illustrée, recueillant au passage de nombreux témoignages de dessinateurs qui expriment leur rapport à l'univers "franquinien" avec toute la spontanéité et la sincérité qui certes sont l'apanage d'un tel exercice, mais qui se veut aussi un mémento de la perception du travail de Franquin de son vivant comme depuis son décès.

 Vous trouverez en prime quelques extraits de l'indispensable (que dis-je, la Bible ! Bientôt enfin réédité !) Et Franquin créa la gaffe, ouvrage dirigé dans les années 80 par Numa Sadoul, grand spécialiste de la BD et de Franquin en particulier.

 Bref, pourquoi vous en priver ?


Prunelle manifestant un léger agacement alors que Gaston s'est absenté pour acheter le hors-série...

dimanche 8 avril 2012

Ah ben oui, ça, bravo !

  Que pouvait-on attendre de la réédition d'une histoire d'une vingtaine de planches parue dans le journal de Spirou en 1966 et dessinée par le maître Franquin ? Pas grand chose sans doute, sachant que Bravo les Brothers est toujours disponible en complément de l'album 19 des "Aventures de Spirou et Fantasio", Panade à Champignac. Cela n'empêche pas les éditions Dupuis de nous proposer un ouvrage ma foi plaisant, avant tout à destination des collectionneurs.


  Rappelons à tout hasard la nature exceptionnelle de cette histoire, à savoir qu'il s'agit d'une aventure de Spirou et Fantasio dans l'univers de Gaston (jusqu'ici Gaston apparaissait furtivement dans les grandes épopées de nos héros). Franquin s'amuse ainsi à faire coexister le temps d'une courte farce les deux mondes, celui de la rédaction du journal avec ses trombines familières (Lebrac, Prunelle, De Mesmaeker...) et celui de Spirou (l'écureuil Spip et bien sûr le Marsupilami, en guest-stars)*.
 

 Et donc qu'attendre d'une telle réédition ? En premier lieu la possibilité de relire une des histoires les plus drôles de la série (et en passant la favorite de Franquin lui-même) dans une nouvelle version coloriée qui redonne un peu de vigueur au trait, comparée à la colorisation dégueulasse des éditions actuelles des albums de la série (et je ne vous parle même pas de la qualité du papier...). Orchestrée par Frédéric Jannin comme auparavant pour la réédition de la série "Gaston", cette mise en couleur amène une chaleur absente des autres versions encore disponibles bien que l'on pourra trouver à redire sur certaines exagérations ou nuances, voire réinterprétations (certes annoncées comme lorgnant au plus proches des intentions de l'auteur, mais ce genre de discours, voyez...).



 Le plaisir est doublé par la reproduction en fac-similé des planches originales en noir et blanc (à l'exception de 3 planches qui ont malheureusement disparues et remplacées ici par des scans de la publication dans l'hebdo Spirou) de l'histoire, grâce auxquelles l'on pourra s'émerveiller inlassablement face au trait dynamique et pur du maître. Le commentaire affable des spécialistes José-Louis Bocquet et Serge Honorez se révèle une mine d'infos et d'anecdotes concernant le processus créatif et le contexte historique de l'histoire, certes peu utile pour les connaisseurs de l'oeuvre "franquinienne" mais au final d'excellente qualité.


 "C'est bien, ça, dites-donc" me direz-vous, mais qu'en est-il de l'histoire en elle-même ? Ben c'est Gaston qui offre un trio de chimpanzés à Fantasio pour son anniversaire : avez-vous vraiment besoin d'un résumé, alors que tous ces beaux dessins n'attendent que vos yeux embués de gratitude pour les dévorer ? M'enfin !
 
*notons que malgré tout Fantasio est le rédacteur en chef, et donc le "boss" de Gaston dans la série du gaffeur, ce qui a souvent entraîné un débat chez les amateurs de Franquin sur l'appartenance de l'histoire à l'une ou l'autre des deux séries.

vendredi 30 mars 2012

La Lune, c'est plus c'que c'était !


 Un film finlandais de science-fiction avec des Nazis, de l'humour idiot et visiblement de sacrés gros moyens, ça vous tente ? En ce qui me concerne, oui !


 Le trailer officiel :




Et les trois teasers en une seule vidéo :

 

 Bref, un bon gros défouloir en perspective le 4 avril prochain, sachant que la B.O. a été confiée aux bons soins des Slovènes de Laibach ! Pour plus d'infos, un petit tour sur le site officiel du film.

A quand les Illuminati et les pyramides d'Egypte ? Ah ben c'est déjà fait, un nanar qui répondait au nom de Cinquième élément.

mercredi 28 mars 2012

Rêvons en couleurs avec Lovecraft




 Fort du succès du Kickstart achevé en novembre dernier pour le financement de son adaptation graphique de The Dream-Quest of Unknown Kadath, Jason Thompson a annoncé via sa structure que l'album était prêt à être envoyé aux souscripteurs. Vous pouvez vous aussi profiter d'une part de rêve en commandant ce qui s'annonce comme une véritable merveille directement sur le site de Mockman.
 



 En outre, un poster de la carte du parcours de Randolph Carter dans le Dreamland est également disponible, et ma seule réaction à sa vue a été quelque chose du genre "gfxzzzzt !". Jugez plutôt (cliquez dessus, hein ?) :




"gfxzzzzt !" je vous dis.

mardi 27 mars 2012

The usual gang of idiots


C'est par cette fameuse expression que l'équipe du magazine le plus fou aimait à se présenter. Et c'est avec bonheur que l'on peu dès aujourd'hui se procurer une anthologie des meilleures histoires parues dans ces imitations de Mad dénommées Panic (édité par E.C. en complément de Mad), Flip, Whack, Crazy Wild ou encore Get Lost pour n'en citer que quelques-unes. Et qui d'autre que le plus grand éditeur de BD au monde (oui j'assume),  Fantagraphics, pouvait offrir une édition à la mesure de cette folie ?

192 pages de pur bonheur parodique dont certaines par des artistes Mad (Jack Davis, Will Elder), et même Jack Kirby ! Une belle manière d'accueillir le printemps.

    

lundi 26 mars 2012

La classe en noir et blanc


  Dire de Gary Gianni (né en 1954) qu'il est un maître de l'illustration revient à rendre ridicule le plus absolu des pléonasmes. Illustrateur pour le Chicago Tribune et la télé à ses débuts , ça n'est qu'en 1990 qu'il se fait véritablement connaître en tant que tel en illustrant Jules Verne (20.000 Leagues Under the Sea) ou des classiques de l'écrivain Américain O. Henry. Puis c'est au tour de la bande dessinée avec Indiana Jones ou The Shadow avant qu'il ne propose sa propre création avec les Monstermen, tout d'abord présentée en "back-up" des histoires de Hellboy puis éditée en un unique one-shot en 1998.
La consécration pour l'illustrateur va se profiler via un contrat avec la firme Anglaise Wandering Star pour laquelle il va produire une série saisissante de peintures et de dessins pour accompagner les œuvres de Robert E. Howard (Conan, Solomon Kane). Enfin l'ultime reconnaissance, Gary Gianni prend les rênes en 2004 d'un des plus grands "strip" de l'histoire de la bande dessinée mondiale (avec Mark Schultz au scénario), le prestigieux Prince Valiant, devenant ainsi le troisième (!) dessinateur de la bande depuis 1937 après le grand Hal Foster (son créateur) et son élève John Cullen Murphy.

Héritier des illustrateurs Américains de la fin XIXème / début XXème siècle, Gary Gianni s'inscrit définitivement dans la lignée des Franklin Booth, Joseph Clement Coll ou Gustave Doré : sa maîtrise des contrastes et des lignes d'encres subtiles révèlent un art dynamique et hypnotique du "storytelling". Invoquant l'esprit des grands écrivains de la littérature fantastique et d'horreur et usant à l'occasion des codes des magazines "pulp", Gianni parvient avec ses Monstermen à remodeler sa source d'inspiration en une création extrêmement personnelle, empreinte d'humour et d'une galerie monstrueuse à toute épreuve. Menées par le réalisateur millionnaire Lawrence St. George et son acolyte Benedict, membre du groupe occulte Corpus Monstrum* (dont l'équipe n'est pas sans rappeler celle d'un certain Doc Savage), les aventures des Monstermen sont autant d'énigmes pour les lecteurs que pour leurs protagonistes.

  Le recueil Gary Gianni's Monstermen and Other Scary Stories, tout récemment édité par Dark Horse fait honneur à la série : l'intégralité des aventures publiées sous une présentation cartonnée, papier mat du plus bel effet et qualité d'impression optimale pour un artiste qui le mérite très largement. Ajoutez à cela des bonus savoureux, quatre nouvelles de grands noms tels que William Hope Hodgson, Robert E. Howard, Clark Ashton Smith et Perceval Landon, toutes magnifiquement illustrées par Gianni. En somme une présentation ultra soignée pour un contenu qui synthétise les plus jouissif des ingrédients, par un très très grand artiste.


*Et dont le visage masqué par un heaume de fer nous fait nous demander si le Mr. Choc de Tif et Tondu n'est pas, aussi surprenant que cela puisse sembler, passé par là !

mardi 20 mars 2012

La folie des grandeurs

  Lorsqu'il s'agit de célébrer leurs grands maîtres du pinceau et de la plume, les Américains font rarement les choses à moitié. La maison d'éditions IDW, cinquième plus gros éditeur de comic books aux États-Unis est connu en premier lieu pour publier des séries de qualité plutôt médiocres (pour rester poli) issues des licences télé et ciné (Star Trek, Buffy, Transformers etc.), de manière analogue à ce que pouvait proposer Dark Horse à leurs débuts. Mais IDW c'est aussi le havre de la majorité des œuvres de Ashley Wood ou de Ben Templesmith, auteurs qui méritent une attention plus marquée au regard de la personnalité évidente de leurs travaux respectifs. Enfin, la maison d'édition se veut également l'abri de collections aux qualités éditoriales et artistiques croissantes, telles que la série d'ouvrages dirigés par Craig Yoe sur l'âge d'or de la bande dessinée américaine ou la série des "Artist's Edition". Cette dernière se voit aujourd'hui augmentée d'un nouveau titre à la beauté renversante. 

  Wallace "Wally" Wood (1927-1981) est souvent considéré comme le plus grand dessinateur Américain avec Jack Kirby. D'une productivité phénoménale dans le domaine de la BD ou de l'illustration, passant du dessin réaliste en totale corrélation avec le sujet (science-fiction, policier ou horreur) à la caricature la plus délirante (sa participation à  Mad Magazine demeure l'un de ses plus grands "hauts faits"), Wood fit les beaux jours de la série des géniaux E.C. Comics dans les années 50 et 60 et contribua grandement aux succès des divers projets auxquels il fut associé, de concert avec Harvey Kurtzman, Jack Davis ou Bill Elder, autres grands noms qui changèrent profondément la vision de la bande dessinée mondiale et dont l’œuvre demeure de nos jours incroyablement moderne et vivante.
  
  Cette anthologie reprend une sélection tous genres (bien qu'en grande partie tournée vers la S.F.) d'histoires publiées dans les diverses séries E.C., présentant des "scans" incroyables de planches originales en taille réelle, ce qui explique les proportions inhabituelles pour un ouvrage de ce type (38 x 55 en gros !). Le trait expressif et dynamique, la luxuriance des décors et la richesse des scénarios en sont ainsi magnifiés comme jamais ! En bonus, une histoire complète jamais publiée ("Spawn of Venus"), scannée directement des archives de l'artiste (on peut même voir les cases délimitées au "tipex" et les fardes sur lesquelles les planches se trouvaient) pour un résultat tout aussi dément. Certes, un ouvrage pour collectionneurs avant tout, dont la maniabilité est sujette à caution dès lors qu'il s'agit de lire à proprement parler, mais quel régal permanent pour les yeux !

  Côté "douloureuse", la première édition est d'ores et déjà épuisée, mais IDW prévoit un second tirage pour mai ou juin de cette année. Il va vous falloir économiser (150 dollars en gros), mais le résultat étant au-delà de toute polémique, se nourrir de féculents pendant six mois vous paraîtra comme le paradis sur terre.

  La prochaine édition de la collection verra l'intégralité de la saga "Born Again" de la série Daredevil par Frank Miller et David Mazzuchelli, scannée entièrement par ce dernier ! Amen.